18 août 2013

Mystères sans envergure

La liste est longue des petites et grandes choses dont on doit faire le deuil quand on perd un amour. Ce serait trop proche du Livre de Mallarmée, cette liste-là, je ne me risquerai pas.

Ces jours-ci, je m'intéresse plutôt à une autre sorte de passe-temps masochiste. Une autre sorte de torture à laquelle s'adonnent les esseulés. Je pense à des clichés inhabités montrant ce que chacun des désenamourés s'imagine au sujet de l'autre durant les heures lentes passées à regarder le temps passer.

Je refuse de croire que je suis la seule à tirer des images très nettes, cassantes, douloureuses,
des lieux, des heures qu'il continue d'habiter ailleurs.

Si c'était en photo, les fabulations de l'un pourraient faire face à celles de l'autre; l'histoire réelle de leur amour réel se faufilerait dans un monde parallèle.

Mais comme je n'ai ici que des mots, il n'y a rien de plus à en dire. On ne peut que le deviner.


Aucun commentaire: