20 mai 2010

Charlie Sheen, mon sauveur

Sur notre petit meuble de cuisine, en ce moment, il y a, bien empilés, les revues Women's Health, Cosomopolitan et Elle Quebec, et le grand livre d'Yvon Rivard, Une idée simple.
Hier soir, alors que nous cherchions quelque chose à la télévision qui ferait consensus, c'est l'émission "Contact" que j'aurais voulu regarder, mais ma colocataire a plutôt choisi une émission de téléréalité sur la mère d'un toxicomane qui voulait le sauver (ou quelque chose du genre).
Ensuite, pendant que mes colocataires et amis regardaient "Say Yes to the Dress" à TLC, je corrigeais des dissertations portant sur Le ciel de Bay City, ou alors je lisais ce chef d'oeuvre d'Yvon Rivard, Une idée simple. Et je trouvais dans sa parole sublime alliant intelligence et légèreté précisément ce qu'il y avait partout dans ma vie : la nécessité répétée de l'insertion de la pensée dans le monde, et l'exigence pour l'intellectuel d'une ouverture à ce que la vie a de plus concret.
Je vais absolument devoir reparler de cet ouvrage grandiose qui place l'intellectuel - celui dont le travail consiste à faire bien plus que mesurer sa distance au monde, mais à chercher sans cesse à la diminuer; ce blogue, dois-je le rappeler, s'appelle "approches de l'idéal" - dans le réel. Mais pour tout de suite, je peux dire que j'aime constater la présence dans mon quotidien de cet éclectisme qui permet un dialogue entre le postapocalyptique et le trivial, entre Peter Handke et Oprah Winfrey.
Je ne dis pas du tout que c'est moi qui, avec Rivard, Handke ou Mavrikakis, ai raison. Bien au contraire. Je dis qu'une chance que là où j'habite il y a "Two and a half man" en toile de fond, parce qu'autrement, j'aurais toutes les chances de m'égarer dans les dédales aussi infinis que futiles d'une pensée ou d'une parole qui ne voudraient rien dire sauf pour moi-même.

1 commentaire:

v. a dit…

Je suis justement en train de lire ce livre d'Yvon Rivard ou, du moins, c'est ce que je tente de faire lorsque j'en ai le temps, question de ne pas sombrer dans la dépression. Peut-être que tu avais raison après tout. L'idéal n'est pas là où je le croyais. Ou plutôt: le chemin que j'ai emprunté n'était pas le bon. Mais c'est toujours après qu'on s'en rend compte.