Son corps en perpétuel mouvement crie de toutes ses forces : "Maman! maman! Mon corps ne trouve pas sa place, ici!" Mais voilà, maman cause au téléphone.
Par erreur, ses grands yeux croisent les miens qui lui font face, les miens qui, comme toujours, veulent tout prendre et font peur.
Alors forcément, elle pleure. Et même si j'essaie très fort de lui dire avec les yeux "Mais non! Je suis une amie! Je suis comme toi! Moi non plus, "Je ne suis pas bien du tout assis(e) sur cette chaise"!", même si mon corps tout entier n'existe plus que pour lui crier qu'elle n'est pas seule, rien n'y fait : elle pleure.
Épuisés, mes yeux tombent alors sur mes propres mains.
Et mon Dieu, eux aussi auraient voulu pouvoir pleurer.
2 commentaires:
Comme c'est triste...
Était-il si terrible cet autobus?
La capacité d'exprimer autant de sensibilité démontre à quel point tu es sensible à l'innocence, aux sous-entendus des yeux qui sont lourds parfois mais qui respire comme toi... Ce moment d'éternité repose en moi... mais jamais je n'aspirerai à l'exprimer avec autant d'éloquence... merci de me faire sentir humain... de ne plus être seul....
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