05 février 2011

Petits matins

La journée commence comme ça.
D'une église l'autre - c'est mon trajet matin et soir -, je croise souvent des enfants fourmillants. Ou pas. Parce que c'est bien beau les enfants coquins et souriants qui chantonnent en marchant, mais il y a aussi les autres, tout seuls, pas tristes mais pas sautillants non plus, juste là. Évidemment, ce sont mes préférés. Je croise aussi la brigadière qui a l'air bête et qui ne répond pas quand je la salue, et l'autre au sympathique "Bonne journée ma belle!".
Et sur ma route, je pense à ces maudites bottes qui prennent l'eau de plus en plus, à ma tuque noire, la nouvelle, qui peine à tenir en place, je pense combien c'est fou ce que je fais vivre à mon corps, combien c'est facile sourire en marchant depuis qu'il est dans ma vie, combien j'aime ça depuis toujours et également, piler dans la grosse slush, la molle mais pas trop, combien ces mitaines, vraiment, c'était l'aubaine du siècle et presque, presque, combien j'ai du mal à sortir de moi pendant la marche matinale.
Puis je me souviens que je m'en vais passer la journée à corriger les textes des autres sur les livres des autres et que je devrai mettre tous les efforts à comprendre ce que tous ces autres veulent dire, et je me pardonne.
Je ne suis pas bouddhiste, mais ça balance, quand même, au final. Il faut l'admettre.

1 commentaire:

Mek a dit…

Oâh, à quoi bon bouder !
:0)