27 février 2011

Instructif, sur une question qui me turlupine et que je ne sais pas par quel bout prendre :

http://celinelfombre.blogspot.com/2011/02/linjustice-faite-louis-ferdinand-celine.html

9 commentaires:

Jacques Razu a dit…

Ben, par le bout de la nuit, voyons !

manouche a dit…

Céline est un personnage qui me gêne j'aime l'écrivain et l'homme me fait horreur.

Mek a dit…

Qui trouve la raison pour laquelle Céline a été embêté et pas Sartre se retrouve avec la clé du dernier siècle.

Après, encore faut-il oser la crisser dans la serrure et pénétrer dans l'outre-monde.

J. a dit…

Oui, c'est aussi pour ça qu'elle me turlupine, cette question : j'aimerais bien pouvoir ne pas m'en trouver gênée. Céline est un maître, du moins a-t-il été le mien à une époque. Je relu "Voyage au bout de la nuit" plus que tout autre roman - 6 fois - et chaque fois avec un bonheur immense. "Mort à crédit", "Guignol's band", "D'un château l'autre", dont le début est sublime, m'ont aussi transportée. Alors j'en ai assez de devoir l'expliquer. Mais ça continue de me déranger moi aussi, son histoire. Comme malgré moi.

@É.: J'ai vu un documentaire à TV5 un jour qui expliquait l'ambiance à Paris pendant l'occupation. (Je ne me souviens hélas plus du titre.) Et on y apprenait que s'il y avait des nazis notoires aux premières de Sartre, c'était plutôt malgré lui : les occupants... occupaient tout. Et je n'aurais peut-être pas eu moi non plus le courage de leur refuser l'entrée. Céline a été UN PEU plus volontaire, dans sa collaboration, je crois. Mais trop peu pour que ça cache son génie, ciboulette.

Anonyme a dit…

Mais Sartre aurait pu s’abstenir de faire jouer ses pièces ou de publier, comme certains l’ont fait. Remarquez, je ne le reproche pas à Sartre, mais c’est plutôt qu’on veut fait de Céline une sorte de symbole du mal absolu, en faisant table rase de tous les autres. Finalement, je pense que le problème fondamental, c’est de juger une époque et des hommes en fonctions de nos critères à nous, comme si nous possédions une sorte moralité absolue; tout le monde s’en foutait de ce qui pouvait arriver aux juifs et les Alliés les premiers. Tout cela n’est pas simple… Chaque époque à ces horreurs et la nôtre ne fait pas exception.

En passant, merci d’avoir mis mon billet en lien avec votre site que je découvre avec plaisir.

Pierre L.
http://celinelfombre.blogspot.com/

Mek a dit…

Céline a été exonéré de toutes accusations de collaboration. Essentiellement, on lui reproche des passages de haine anti-sémite dans les pamphlets. C'est oublier qu'il a la même haine pour les États-uniens, les colons africains, les Français eux-mêmes, les picards, les marchands, les Allemands, les Chinois, les riches, les pauvres, les bourgeois, l'aristocratie… Seules les femmes, les animaux et ses patients semblent mériter un cessez-le-feu à ses yeux injectés !

Quant à Sartre, employé de la très nazifiée Pathé dès 1943, collaborateur de Comoedia sans coup férir, il a publié avec complaisance trois bouquins sous la censure du Reich. On semble avoir nettement manqué l'occasion de lui raser la tête en 45. Que le grand ogre médiatique le coiffe ensuite de la délirante couronne de boss des intellos modernes (alors qu'on enterre Céline, qu'on écorche Hamsun et qu'on domestique Beauvoir — désormais la maîtresse du boss) ne fait que démontrer l'efficacité de la CIA dans son subtil travail de sape de la réflexion en occident.

Mek a dit…

Je seconde Pierre L. dans sa dénonciation du relativisme historique. J'ajouterais dans mon style très modéré :
Mort à l'hustonisation de la culture !

J. a dit…

Pierre L., vous avez tout à fait raison. Et vous l'expliquez beaucoup mieux que je n'aurais su le faire.

Et É., dans mon style très modéré à moi, qu'on pourra dire peureux sans que je m'offusque : mort à tous les relativismes, peut-être...?

Et du même souffle : le travail de sape de la réflexion en Occident, c'était la CIA?! You made my day : je pensais que c'était Laval! Vous me trouvez rassurée d'être moins proche du danger que je le croyais... ;-)

Mek a dit…

Ceci, juste pour commencer.

Et je suppose que vous parlez de Laval, la « ville », et non pas du premier ministre de Pétain. Enfin, d'un certain point de vue, c'est presque la même chose, à une station de métro ou deux près.