14 août 2010

(Im)puissances

En théorie, je peux penser l'abandon, le détachement.
En théorie, je peux regarder ma vie être colorée par L'étreinte des vents, qui ne parle au fond de rien d'autre que d'abandon, sans chercher à l'épuiser. Je peux accepter de devenir un peu la mère de ma mère, de voir changer mes amis d'une façon que je n'aime pas au point d'avoir envie de ne plus en faire mes amis, de voir se transformer un amour que j'avais cru lancé en autre chose d'encore plus grand qui ressemble peut-être plus à l'amour. En théorie.
Mais dans les faits, il y a une voix en moi qui crie très fort que ces gens ne sont plus mes amis et que c'est très bien ainsi, qui redevient une petite fille et pleure quand elle doit habiller sa mère qui n'en est plus capable et qui s'illusionne au point de croire que cet automne elle va convaincre deux ou trois étudiants que la littérature agit sur la vie, est la vie. Ce petit livre qui a transformé ma douleur en curiosité est là pour le prouver.
Peut-être dois-je combattre cette voix très forte qui résiste à l'abandon. Mais peut-être que je dois la laisser parler le temps qu'elle passe, parce que peut-être qu'abandonner c'est justement ça : laisser les choses venir, agir et accepter ce qu'elles vont avoir changé.
J'ai bien envie d'emprunter ce deuxième chemin. Alors oui, j'en fais encore une fois l'expérience, un livre peut changer une vie. Ce petit livre qu'il ne faudrait pas enseigner l'a bien prouvé. Mais ça, je ne saurai jamais vraiment le raconter.

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