07 août 2010

L'étreinte enlace, jamais n'emporte

L'autre nuit, précisément au moment où je m'apprêtais à ouvrir mon carnet pour me mettre en état de poésie, tout s'est éteint. Surprise d'abord par le bruit de cet éclair qui a endormi la ville, j'ai ensuite été apaisée, sereine. Et le gris du ciel, quand je suis sortie goûter ce rare silence des organes artificiels qui font courir la vie moderne, ne m'a pas ternie avec lui. J'ai plutôt été soulagée par la lumière timide de ce jeune matin bizarre qui laissait comme les choses en plan.
Mais je ne vis pas dans un roman. L'illusion romantique et son désir trompeur reposent d'abord sur un temps irréel, progressif, que les grands romans déjouent presque toujours, que la poésie a tôt fait de contredire souverainement. La route à parcourir n'en est pas une; je lui préfère les chemins tortueux, plus humbles.
Aussi quand cette semaine je me suis surprise à sourire souvent aux gens dans la rue, dans le métro, sans être vraiment heureuse, quand j'ai vu que mes sourires étaient des prières timides bien plus que des offrandes, je ne m'en suis pas voulu.
Ça reviendra. Ça reviendra.

1 commentaire:

Mek a dit…

Autant de cycles !