03 avril 2010

Poussières sur la ville (hélas, je n'ai pas pu faire mieux)

Cette semaine en aura été une de réconciliations.
Il y a eu ce cordonnier, d'abord, petit homme fébrile et croyant qui a trouvé son espace, minuscule et vivant, entre deux étagères débordantes de chaussures abandonnées, des dizaines de bottins téléphoniques encore emballés et des décennies de petites histoires vécues à travers des clients qu'il questionne non pas pour être poli, mais parce qu'elle est là sa vie, au bout d'un chapelet fièrement exhibé et dans le regard de ceux qui viennent à lui.
Il y a aussi eu ces marches dans le gris de la ville, Ontario, de Maisonneuve, Sainte-Catherine en poussières, habité par des êtres obliques qui m'émeuvent autant qu'ils m'effraient : on ne sait jamais ce qui peut sortir d'autant de vraie soif et de discussions de coin de rues.
Il y a eu des lectures faites dans des cafés bondés, voisinage - les livres et les gens - dont je m'abreuve ces jours-là pour enfin un peu sortir de moi.
Et il y a eu une vérité, petite mais importante, qui une fois dite m'a libérée, comme le font toutes les vérités, quoi qu'on en dise.
Oui. Cette semaine, j'ai trouvé dans le gris de la ville quelque chose comme un sublime, une beauté sale qui faisait du bien à ce qui clochait en moi : l'oubli trop prolongé d'une quête qui a longtemps été la mienne, et qui consiste à chercher le moins ardemment possible quelque chose à raconter. C'est toujours comme ça que les histoires commencent.

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