Parce que si cette sorte de guet garde en alerte et bouillant, elle s'étiole vite, aussi, hélas et heureusement. Heureusement, oui, parce que chaque renaissance est une victoire vivifiante.
Par exemple ceci. D'abord on lit un livre correct mais sans plus, à la fin précipitée, en tout cas certainement pas le meilleur de son auteur, mais qui pourtant lui a valu le Goncourt de cette année, et on se dit quand même, c'est con, l'Institution. Et c'est suffisant pour qu'on se félicite de l'avoir lu quand c'était le temps, Houellebecq ou un autre, et ça nous redonne envie de nous y mettre, à la lecture, plus sérieusement. Ensuite, sur cette lancée, on se rend chez son libraire et on se rappelle les après-midis d'adolescence passées à fouiner dans les vieilles revues littéraires de la bibliothèque familiale, on se rappelle que ça titille juste comme il faut, alors on se gâte : c'est le cinquantenaire de la mort de Céline, qu'on retrouve avec joie. Céline, hein, pas sa mort.
Et après avoir pendant un moment parlé comme ça on se rend compte qu'on s'est mis à écrire autrement, parce que c'est enlevant, tout ça, Céline et le printemps. On reviendra bien à ses habitudes, allez, faut pas s'en faire. On se paye juste un petit luxe pour célébrer ça, la curiosité qui revient, pour ces choses et pour les autres.
Mais après, c'est promis, on va cesser de parler au "on" : c'est un peu vide, il faut bien le dire.
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