Je suis une romantique qui ne sait pas s'élancer. Sauf dans la colère. Et ça use.
Je cherche souvent, sans le trouver, le surplus de beauté qui manque à mes jours vides sauf de vices : mes yeux mal fermés ne scrutent pas là où il faut. Même ma manière d'aimer se ternit, s'avachit. Ainsi affaissée, l'effort qu'il m'en coûterait d'aller puiser dans les livres cet éclairage nécessaire m'apparaît surhumain. Et alors je ne fais plus rien sauf marmonner, boudeuse - oui, ça peut durer longtemps.
Seuls certains jours, ceux où le courage me prend d'aller trotter un brin les yeux bien bas, m'éloignent de la pensée de toutes les vies cassées par ce printemps de merde. Ces jours-là, les paires de souliers usées que j'entends scander "assez" suffisent à me convaincre que même si, c'est vrai, il y a toujours l'éclat que je cherche quelque part sur la rue, je ne dois jamais cesser de traîner proche des auteurs, ces autres promeneurs, qui jettent justement vers moi pile ce qu'il faut pour me donner l'élan qui me manque souvent pour me lancer parmi la foule.
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