Pourtant, la semaine dernière, j'ai osé un geste d'une grande portée, qui donnera, je l'espère, le ton au parcours nouveau que je commence cet automne. (Et que ce geste soit une absence n'enlève rien à son importance.) Oui, un geste d'un poids tel qu'il m'a donné la force de continuer de me battre, un geste si audacieux qu'il me fournit mon armure : je ne suis pas allée à ce 5 à 7 mielleux qu'on organisait pour la rentrée des non moins mielleuses "études supérieures". Et j'ai même expliqué pourquoi. Rien de moins.
J'y étais allée au début de la maîtrise. J'y étais allée une ou deux fois au bac. Je n'irai plus jamais. Les maux de ventre, l'angoisse, les nausées, les vertiges, la peur, la peur, partout la peur; non, je n'ai pas besoin de ça pour savoir que j'existe. Ou si, plutôt, mais ailleurs.
Il existe deux catégories de jeunes chercheurs. Les uns, carriéristes plus "académiciens", se rendent au bout du chemin dans les temps impartis, la sueur au front mais l'âme en paix, forts d'avoir non seulement cherché, mais trouvé quelque chose. Les autres, idéalistes sans être dilettantes, ont choisi un cheval de bataille qui les travaille encore longtemps après que le combat ait été livré, qui leur a coûté énergies vitales et force d'agir, et dont ils sentent bien qu'ils n'ont pas été jusqu'au bout, tellement il est grand, et eux, petits. Je suis de la deuxième catégorie. Et si j'en ai eu honte pendant un moment, je le revendique maintenant fièrement.
Alors tant pis pour les 5 à 7, les réunions, les bourses, les prix. Je ne me sens si vivante que dans une salle de classe, soit, mais je n'irai pas souiller toute cette lumière à coups de mondanités mortifères.
(Eh oui, parfois, il m'arrive de devenir violente. Qu'on se le tienne pour dit !)
2 commentaires:
Wow. Un bisou transatltanique. Tiens.
Hé hé... Merci! :-)
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