22 juillet 2009

La résistance

Aujourd'hui, je voudrais parler une langue qui mord. Une langue qui détruit tout sur son passage, qui s'emballe et emporte et rugit.
J'ai déjà parlé cette langue. Je la parle encore, parfois, dans la facilité, sauf qu'aujourd'hui je ne la voudrais pas facile : je voudrais qu'elle dise une chose importante, une chose grande qui me dépasse, qui rit fort et m'exalte.
Mais je ne sais pas bien cette parole qui arrache, à la Mistral des grands moments, à la Céline, encore lui, cette parole qui ébranle et qui, même tonitruante, sait dire les choses qui comptent.
Je travaille à trouver cette langue dans le monde, et je l'y vois partout, mais je ne sais pas la faire mienne. C'est que pour une fois, même si, histrion, elle s'y trimballe partout, c'est aussi le monde qui m'empêche de la parler.
Mais je résiste. Au lieu de me taire, je choisis de dire que je ne peux pas le dire.
Oui, c'est un peu bête. Mais ça vaut mieux que la lâcheté.

1 commentaire:

Mek a dit…

Vas-y !
— Céline