J'ai voulu écrire parce qu'il y avait en moi cette espérance sans laquelle aucune écriture qui n'est pas qu'artifice ne peut s'élancer, parce que je me sentais sur un tremplin, toujours au bord d'être plus, ou moins, ou ailleurs que moi, parce que c'était le Bach virevoltant qui accompagnait le soleil, parce que je repensais à combien le temps s'efface toujours quand je suis avec toi et qu'il faut garder une trace de ça, cette rareté.
J'ai voulu écrire parce qu'il fallait tout faire pour s'élever contre la facilité et l'indifférence partout autour, parce qu'il y avait un vent léger au crépuscule qui ne balayait pas, qui ne balaye jamais ce qui reste en moi de toi et que je ne sais pas penser, parce que pour une fois il y avait les souvenirs, mais ils devenaient, ces moments-là, d'éternité.
Mais au lieu d'écrire je me suis mise de côté - la retraite n'est pas une absence; elle me déplace - et je n'ai plus vu que vous.
Et il n'y avait rien à ajouter.
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