Ce que je sais faire : tourner les yeux vers l'ailleurs, aussi proche soit-il, et transformer mes exigences en dépassements, mon intransigeance en ouverture ; "y a-t-il rien de plus réjouissant, de plus exaltant ?"
À cette exaltation répond un besoin d'action, une énergie vitale qui se concrétise dans l'effervescence de la rencontre, dans "l'avidité de l'âme des autres, de la vie des autres, de l'être salvable et joyeux dans les autres." Si c'est bien par peur d'avoir à me choisir que je me place dans cette transparence et cet accueil, je me console en pensant que "ce regard en effet transforme le monde, en fait un monde de joie et d'espérance, presque déjà ressuscité."
Peut-être ne sais-je faire que ce choix-là, mais au moins il est, fragile et fier, du côté de la bonté.
(Toutes les citations sont tirées du Journal de Saint-Denys Garneau, Montréal, BQ, p. 114.)
(Image : Éluard/Man Ray, Les mains libres.)
2 commentaires:
J'aime beaucoup cette note sur le regard, les autres aussi. Votre sensibilité me touche.
je reviendrai vous lire.
A bientôt.
Hélèna
Merci beaucoup...
Au plaisir!
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