J'aime voir ces jeunes amoureux qui se caressent en douce pendant le cours, et j'aime ne pas pouvoir m'empêcher de leur sourire, parce que mon amour aussi est là, en classe, même s'ils ne le voient jamais, sauf peut-être dans une certaine rougeur sur mes joues et dans le sourire bref qui me vient malgré moi.
J'aime voir "Félicitations aux Canadiens!" sur mon autobus le matin, pouvoir ouvrir mes cours avec un commentaire sportif bidon et constater l'engouement d'une ville pour une fois au diapason autour d'un sport qui, s'il est violent, a au moins le mérite de montrer ce que veut dire le dépassement de soi.
J'aime ce printemps froid qui garde l'esprit alerte.
J'aime lire "meilleure prof de français à vie" sur les évaluations de mon enseignement, même si j'aime surtout y lire, béate, "l'analyse que vous faites des livres fait apparaître ce qui était pour nous invisible, ou nous fait apparaître dans les livres".
Parfois, il n'y a tout simplement rien de plus à dire que la certitude que ça ne durera pas longtemps. Hélas.
3 commentaires:
Il y a quelque chose de cristallin dans la douceur de votre plume, chère collègue. Ça fait du bien de vous lire.
joli miracle d'un enseignant heureux!
@É. : Merci, cher lecteur!
@manouche : Miracle peut-être, mais pas sans efforts celui-là! ;-)
Enregistrer un commentaire