20 février 2010

L'érotisme, à la lettre

C'était autour de la Saint-Valentin mais ça ne changeait rien : c'est tous les jours la Saint-Valentin pour moi, encore médusée devant l'amour immense qui m'habite depuis quelques mois. Je fouinais quoi qu'il en soit sur divers blogues à la recherche d'un érotisme élégant, quelque chose qui traduirait la tendresse fébrile et les vibrantes caresses que se partagent les amants véritables. Je fouinais, mais je n'ai pas trouvé.
Y a-t-il vraiment des lecteurs pour le seul érotisme, clinquant et vulgaire - quel soulagement de n'être pas affligée de fantasmes aussi dénués d'intérêt -, que j'ai réussi à trouver ? A-t-on vraiment besoin de tout dire, de tout nommer ? A-t-on oublié l'immense pouvoir de la suggestion et du charme ? Comment la jouissance du dévoilement peut-elle opérer si plus rien n'est voilé ?
Finalement, ce n'est pas sur la toile que j'ai trouvé une parole à la hauteur des frissons du corps que je voulais ressentir. J'aurais dû le deviner : la douce musique des chuchotements amoureux ne s'écrit qu'en petits caractères, bien loin derrière les cris d'un trop grand nombre d'écrivains virtuels.
Je ne saurais mieux faire, remarquez - je ne suis pas écrivain. J'ai donc tourné doucement le regard vers celui qui me donne la force de courir le risque sublime de l'élan amoureux, et je m'y suis abandonnée. Soulagée, j'ai été reconnaissante, pour une fois, de pouvoir vivre ce que je ne pouvais pas lire.

06 février 2010

Parce que je ne pense pas en dehors de moi...

Il y a l'enivrement, évidemment, mais il y a aussi la fébrilité de tous les jours, qui ne mène pas à d'autres conclusions finalement. Et on en a peur, allez savoir pourquoi.
C'est toujours pareil. J'ai peur de ceci, de cela, je fais ce qu'il faut pour faire semblant, mais ceux qui comptent savent qu'il n'y a rien qui vit plus pour moi ce matin que ce petit être qui frétille sûrement en ce moment même devant les rêves qui sont aussi vrais que le vrai, et que ce grand être, son père, qui rêve peut-être à lui, peut-être à moi, mais qui rêve sûrement, parce qu'il n'y a rien de plus grand que son coeur immense qui veut tout prendre.
L'exercice de la pensée n'est peut-être rien d'autre que le risque de cet arrêt sur le temps, cette prise sur un moment d'égarement qui sait dire ce qu'on est bien plus que tous les discours psychologisants à la con. Il y a la psychologie partout, et soudain mon dieu j'ai peur; existe-t-il des gens qui, quotidiennement, et contrairement à moi, prennent le risque de penser à autre chose qu'à ce qu'ils sont?